Thématiques très en vogue dans le monde des ressources humaines, l’épanouissement professionnel et le bonheur au travail sont des sujets de plus en plus importants au sein des secteurs public et privé. Utopie pour certains, réalité pour d’autres, le bonheur au travail est un sujet qui divise les actifs français. Grâce à l’étude sur le bonheur au travail des Français, réalisée par l’institut Think pour la Fabrique Spinoza auprès de 613 actifs/salariés Français, il nous est possible de souligner les causes et les principaux piliers d’une insatisfaction manifeste.
Ennui et stress : à la recherche du sens
Philippe Rodet et Peter Docker de “Start with Why” nous en avaient déjà parlé. Pour que les actifs se sentent épanouis et motivés dans leur travail, il leur est nécessaire d’en avoir trouver le sens. Le burn-out, situation de malêtre reconnue depuis longtemps dans le monde du travail, s’accompagne dernièrement de deux nouvelles pathologies : le brown out (en français baisse de courant) et le bore out (l’ennui). Ces deux dernières font écho à des problématiques impactant les salariés qui ne voient pas la finalité de leur travail et ont l’impression d’être inutiles dans leur vie d’actifs, avec des compétences sous exploitées. À cela peut s’ajouter une absence d’occupation qui fait perdre aux jeunes diplômés leur motivation et leur engagement.
Ainsi, selon l’étude réalisée par l’institut Think, 44% des actifs français ne trouvent pas de sens dans leur travail (brown out) et 26% s’ennuient (bore out). À ce manque de motivation s’ajoute un taux de stress en pleine croissance qui touche 1 salarié sur 2. Enfin, taux encore plus préoccupant, celui des surmenages, situations vécues par 24% des actifs.
Epanouissement professionnel : quel lien avec la vie personnelle ?
L’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle est souvent difficile à trouver. La corrélation entre les deux n’est pas toujours évidente à reconnaitre et à définir. En effet, un actif en situation de surmenage, brown out ou bore out aura un impact négatif sur sa vie personnelle avec une augmentation de stress dû à un surinvestissement ou une insatisfaction croissante dans sa vie professionnelle. Toutefois, il ne faut pas oublier la corrélation évidente entre le bonheur individuel et professionnel. Ainsi, la vie personnelle peut affecter significativement la vie professionnelle. Problèmes familiaux, divorce, nombreuses peuvent être les raisons d’un malêtre personnel ayant de l’influence sur notre travail quotidien. Grâce aux pourcentages issus de l’étude de l’institut Think pour la Fabrique Spinoza, nous pouvons reconnaitre une majorité de salariés heureux dans leur vie personnelle (62%) plutôt que dans leur vie professionnelle (50%).
Les critères fondamentaux du bonheur au travail :
Avec une note moyenne de satisfaction professionnelle de 5,3 sur 10, il existe un réel clivage des salariés sur le sujet du bonheur au travail. En effet, 23% des actifs se disent très satisfaits de leur situation professionnelle, contrairement à 18% des actifs français qui sont très insatisfaits. Quels critères caractérisent cette insatisfaction considérable?
Tout d’abord, les résultats relatifs à la reconnaissance pour le travail effectué, première demande des collaborateurs, sont plutôt mitigés, avec seulement 51% des actifs satisfaits. Dans la même direction, se placent les critères de rémunération, de gouvernance et de relations qui totalisent respectivement 57, 58 et 56% d’insatisfaits.
Enfin, pour confirmer le sentiment de bore out et brown out, 49% des actifs ressentent une réelle impossibilité d’agir, ne se sentants pas libres de changer d’organisation ni de forme de travail. Les nouveaux modèles d’entreprise semblent répondre à cette problématique, en axant leur politique RH sur l’autonomisation et la responsabilisation des salariés avec l’humain au centre du fonctionnement de chaque processus. Pour autant, représentent-ils la solution à l’insatisfaction croissante des actifs français ? Affaire à suivre…
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