En effet, en plus de suivre les tendances managériales actuelles mondiales, chaque pays a sa propre organisation d’entreprise, le plus souvent basée sur la culture et les traditions de ce dernier.
Le management autour d’un projet commun
En Inde par exemple, la société est régie par un système de castes qui sont l’équivalent des groupes d’appartenances de chaque famille, cette-dernière occupant une place centrale dans la vie des Indiens. Le “management à l’indienne” est alors inspiré de ces systèmes-là et les membres d’une même famille occupent souvent les postes-clés d’une entreprise en collaborant tous ensembles. De ce fait, il est plutôt hiérarchique mais prend tout de même en compte le bien être des collaborateurs puisqu’il implique de porter l’ensemble des personnes autour d’un projet commun tout en les inspirant et en les considérant. Sur ce sujet, nous vous recommandons l’ouvrage de Vineet Nayar : “Employees First : Customers Second”. En regardant les chiffres des pays les plus heureux au travail, nous pouvons observer que les indiens sont les premiers, avec 88% des salariés satisfaits quant à leur bien-être au travail.
Le Danemark suit également ce type de management fondé sur une vision commune porteuse de sens afin de mobiliser les salariés et leur donner une motivation supplémentaire. Les Danois privilégient la communication horizontale et une ambiance favorable à la discussion afin de contribuer au bien être des collaborateurs.
Le manager en véritable chef d’équipe
Tout comme l’Inde, l’Asie est un continent où la culture et les rites sont très importants, c’est pourquoi ils sont également présents au sein de l’entreprise. Le management asiatique est autoritaire et hiérarchique mais fonctionne très bien. Le manager règne sur son équipe et prend toutes les décisions en sachant qu’elles ne seront pas contredites par les salariés. Il définit les stratégies et comme en France, il y a une centralisation totale du pouvoir par le manager. Par exemple, en Chine, il est important pour les employés d’avoir un modèle et de pouvoir s’inspirer d’un leader dans un mode de management très paternaliste.
Le management américain : l’exemple de Google
Les Etats-Unis, de leur côté présentent un style de management plutôt intéressant, complètement à contre-courant des modèles hiérarchiques traditionnels des entreprises. Les managers savent se montrer optimistes et ouverts à tout changement, tout en conservant un esprit d’équipe et une motivation des salariés. Google est souvent une référence en terme de modèle d’entreprise puisque l’entreprise a été classée en tête des entreprises où il fait bon travailler, selon le classement Great Place to Work. En effet, Google a choisi de miser sur la liberté laissée aux équipes et sur le recrutement des “smart creatives”, c’est à dire des personnes qui savent imaginer des produits incroyables dans des délais tout aussi incroyables, comme l’expliquent deux des co-fondateurs de Google dans l’ouvrage “How Google Works“. Une totale liberté est donc accordée aux équipes et l’entreprise est organisée de manière à leur faciliter le travail. Les locaux sont aussi aménagés de manière à ce que les collaborateurs se sentent à l’aise : des consoles de jeux sont à leur disposition ainsi qu’une cantine bio et des sports gratuits. Cependant, ce système ne permet pas totalement de distinguer vie privée et vie professionnelle, au point que certains salariés finissent par craquer. Envoyé Spécial a notamment réalisé un reportage et enquêté sur la face cachée de Google afin de montrer l’envers du décor du leader mondial d’Internet.
Le management par le mérite en Allemagne
En Allemagne, le management s’accorde avec le modèle Chinois sur le fait que les salariés peuvent s’appuyer et prendre exemple sur leur manager avec une divergence importante sur la notion de méritocratie. En effet, le manager est reconnu pour ses qualités professionnelles, ses compétences et s’impose donc comme un leader naturel aux yeux de tous. Ce-dernier vise la perfection et le respect des règles, c’est pourquoi, comme en France et en Asie, le management est hiérarchique, mais performant. De plus, le manager Allemand se soucie du bien être de son équipe et reste très attaché à ce qu’elle pense, c’est pourquoi les collaborateurs vont participer activement à la prise de décision. La réussite d’une entreprise se construit alors à plusieurs et repose sur les épaules de tous. De ce fait, les managers, comme les employés s’imposent une forte pression professionnelle, mais c’est aussi de cette manière que se développe un sentiment d’appartenance qui va participer au bien être de tous les travailleurs. C’est notamment grâce à ce modèle d’organisation et de direction d’entreprise que l’Allemagne fait partie du top 10 des pays les plus productifs au monde, selon une étude du cabinet britannique Expert Market.
L’Australie, pays du management “cool”
A l’opposé, l’Australie privilégie un management plus horizontal et moins hiérarchique. Le manager fait généralement en sorte qu’il n’y ai pas de distance entre les salariés et lui et les relations professionnelles sont moins formelles et plus détendues. Le vouvoiement n’existe pas et chacun s’appelle par son prénom, quel que soit sa place au sein de la société. La communication est plus directe : l’équipe et les managers se réunissent pour débattre et trouver des stratégies pour l’entreprise, et pendant les réunions, chacun peut prendre la parole, interrompre, voire même contredire le manager car tout comme en Allemagne, l’avis de tous les collaborateurs compte. Enfin, en Australie, l’équilibre vie privée/vie professionnelle est plutôt respecté. La famille joue un rôle plus qu’important dans la vie des australiens, c’est pourquoi les employés font bien la distinction entre leur travail et leur vie familiale.