L’environnement de travail compte de plus en plus pour le bien-être des collaborateurs, ceci dans les startups, comme dans les grands groupes. Le bien-être au travail semble être directement lié à leur productivité, c’est pourquoi certaines entreprises pensent qu’un environnement motivant et propice à l’épanouissement est important pour maintenir les performances au plus haut.
L’environnement de travail influe-t-il vraiment sur la productivité des collaborateurs ? Quelles sont les perceptions de ces derniers concernant leur environnement de travail ? A quoi ressemble le bureau idéal pour être plus productif ?
Pour répondre à ces interrogations, le CSA a mené son enquête pour JLL en 2015, en interrogeant 609 salariés franciliens travaillant dans un bureau, au sein d’une entreprise et sur un site d’au moins 100 personnes, afin de récolter leurs avis, leurs attentes et leurs perceptions sur l’environnement de travail efficace.
Tout d’abord, l’étude révèle que 64% des salariés ne sont pas franchement convaincus que leurs bureaux permettent de travailler efficacement, soit plus de la moitié des sondés. En effet, 1 salarié sur 3 aimerait que l’entreprise améliore ses aménagements selon ses besoins. En regardant les résultats de plus près, les besoins des travailleurs se rapportent en fait à la pyramide de Maslow (hiérarchie des besoins) puisque pour eux, les besoins primaires sont le confort physique (aménagements spacieux, mobilier confortable, capacité de concentration), ensuite vient le besoin d’interaction, puis on retrouve l’estime de soi, et enfin en dernier les besoins plus complexes de liberté et d’accomplissement.
Les salariés révèlent que leurs besoins de confort sont globalement satisfaits dans leurs environnements de travail actuels. Cependant, la bonne articulation entre la capacité à s’isoler pour travailler et le sentiment de communauté correspond à une attente majeure des travailleurs insuffisamment couverte, ce qui nuit à leur productivité. Ces derniers estiment qu’avoir leurs bureaux individuels et fermés leur ferait gagner plus de la moitié de l’efficacité en plus que dans un open-space de 30 ou 50 personnes.
Ensuite, l’enquête se penche sur la question du flexi-travail, c’est à dire la libre gestion du temps et du lieu de travail. En effet, 1 salarié sur 2 pense que le flexi-travail augmente l’efficacité et tout de même 78 % des interrogés estiment que la libre gestion du temps est globalement acquise dans les entreprises. Cependant, seuls 38 % se sentent libres de choisir l’endroit où ils souhaitent travailler.
Aujourd’hui, le télétravail trouve de plus en plus sa place dans le monde des entreprises et selon l’étude, 9 salariés sur 10 souhaitent pouvoir télétravailler. L’idéal, pour eux, serait de pouvoir le faire 1 jour et demi par semaine. Le télétravail s’impose alors comme un besoin sur lequel presque tous les collaborateurs semblent s’accorder.
Par ailleurs, selon Flore Pradère, Responsable Recherche Entreprises chez JLL France, les salariés “opposent bureau individuel fermé et open space, sans entrevoir le champ des possibles entre ces deux types d’aménagements.” En effet, aujourd’hui, les bureaux ne se limitent plus qu’à un open space ou un espace fermé mais les entreprises peuvent aménager des espaces permettant de répondre aux besoins des travailleurs et conçus pour suivre les activités de la journée (se réunir, se concentrer, passer un appel, brainstormer, etc.). C’est ce qu’on appelle les “activity based workplace“.
Enfin, le temps de trajet est également à prendre en compte par les groupes puisque selon les salariés, le trajet maximum jugé “acceptable” serait d’1 heure et 45 minutes. Les salariés passant le plus de temps dans les transports sont ceux qui aspirent le plus à vouloir le flexi-travail pour s’épargner une perte de temps lié au trajet. Cependant, Flore Pradère explique que “les entreprises n’ont pas intérêt à ce que leurs salariés soient sans cesse en dehors de leurs murs : l’enjeu est bien de créer des synergies, d’encourager le partage et la collaboration, de favoriser l’émulation et l’intelligence collective“, c’est pourquoi les entreprises doivent trouver un compromis afin de satisfaire au mieux les besoins des collaborateurs, sans que ces derniers ne s’écartent trop des locaux de l’entreprise.
Pour conclure, le bureau idéal et efficace est celui qui donne un sentiment de liberté (choix des lieux, horaires…) mais aussi d’appartenance aux travailleurs puisque 85 % des salariés trouvant leurs bureaux efficaces expliquent que ces derniers jouent un rôle important dans le développement d’un sentiment de communauté. Sur l’ensemble des salariés insatisfaits de leurs espaces, 26% déclarent tout de même se sentir appartenir à leur entreprise. On distingue alors 2 types de travailleurs : les satisfaits et les autres, et ce sont les mêmes qui s’opposent face aux jours de télétravail souhaités : 5 par mois pour les premiers contre 9 par mois pour ceux qui sont insatisfaits.
Flore Pradère conclut en expliquant que lorsque les salariés souhaitent travailler hors des locaux de l’entreprise, c’est qu’ils jugent leurs bureaux inefficaces, ne les perçoivent pas assez comme un lieu de rencontre et socialisation, et n’arrivent pas à maintenir le bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Il faudrait alors penser à répondre à la pyramide des besoins des collaborateurs et prendre en compte leur bien être, tout en maintenant un cadre propice à une forte productivité pour obtenir un espace de travail efficace, ce qui n’est pas toujours facile à formaliser pour les entreprises.
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