De tout temps, les recruteurs se basent sur le curriculum vitae (CV) des candidats pour prendre connaissance de leur parcours et des autres compétences acquises. Souvent, les employeurs peuvent être exposés lors de la lecture des CV à de fausses informations. Vérifier les références et les diplômes prend beaucoup trop de temps et coûte trop cher. La technologie blockchain se dit prometteuse pour accélérer et automatiser la façon de vérifier les informations relatives à un potentiel candidat (informations académiques, professionnelles…).
Blockchain, kesako ?
La blockchain (ou chaîne de blocs) est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée et qui fonctionne sans organe central de contrôle. C’est une technologie qui permet donc de créer un registre décentralisé et sécurisé qui offre à ses utilisateurs un moyen de valider les informations relatives à une transaction donnée. Elle permet d’accélérer les processus et de supprimer les intermédiaires, ce qui rends le processus plus sûrs, plus transparents et plus efficaces. C’est donc une base de données stockée qui peut être vérifiée par n’importe qui et dont la sécurité est garantie grâce à la cryptographie (ensemble de procédés visant à réaliser le cryptage d’informations pour en assurer la confidentialité entre l’émetteur et le destinataire). C’est un outil de prévention de la fraude et de renforcement de la cybersécurité.
Les champs d’utilisation de la blockchain
Pour Jean-Baptiste Audrerie, (psychologue organisationnel et executive advisor pour IBM Collaboration & Talent Management au Canada), la blockchain « peut permettre d’authentifier les interlocuteurs (les recruteurs comme les candidats), de certifier les expériences et compétences, de délivrer des certificats et diplômes, mais aussi d’obtenir des données de performance de la personne concernée (telles que le nombre de vente ou la satisfaction des clients) ». Cette plateforme permet donc de réduire le risque d’erreurs et de gagner du temps. C’est donc une façon innovante, rapide et efficace pour augmenter les chances de trouver la bonne perle.
Les RH utilisent la blockchain pour recruter
TALAO (Talent Autonomous Organisation), une startup toulousaine qui propose la mise en relation d’experts freelances avec des entreprises dans le monde. Cette entreprise a lancé le premier « CV Blockchain » après avoir longtemps utilisé deux outils pour recruter : le CV et le profil LinkedIn.
Talao a décidé d’innover afin d’apporter une nouvelle proposition de valeur aux candidats : enrichir leur réputation professionnelle. C’est un moyen pour cette start-up de travailler sur sa marque employeur mais aussi d’accélérer le processus de recrutement (vérification des références et des documents légaux, limiter le risque d’erreur de sélection liée à de mauvaises informations sur les CV et/ou LinkedIn).
Nicolas Muller, Co-fondateur de TALAO déclare que blockchain est un “gage de confiance, surtout dans l’aéronautique où les enjeux sont importants”. Il explique que TALAO doit par exemple “pouvoir s’assurer de la nationalité d’un profil car toutes ne sont pas autorisées à intervenir partout” ou simplement connaître ce que “le candidat avait comme expérience”.
La technologie blockchain permet donc une meilleure correspondance entre les candidats et les postes. L’authenticité qu’elle offre permet ainsi aux RH d’éliminer la vérification et de se concentrer sur d’autres objectifs tels que les ambitions du candidat, ses objectifs futurs, son adéquation avec la culture de l’entreprise…
Cette technologie se développe rapidement comme le prouve les nombreuses startups qui se créent dans ce domaine telles que TechnoJobs, Jobeum ou encore HireMatch. Ces startups utilise cette technologie pour créer des outils de recrutement plus fiable tout en réduisant les coûts de sourcing et d’embauche.
Et l’information circulant dans les deux sens le blockchain peut aussi permettre aux candidats d’avoir accès à une multitude de données fiabilisées sur les employeurs telles que la santé financière de l’entreprise, son historique etc.
En conclusion, la blockchain est bénéfique à l’employeur- car elle permet de s’assurer de toute information concernant une personne et lui fait économiser au recruteur du temps- et au candidat qui veut connaître davantage l’entreprise. Attention tout de même au problème d’ingérence dans la vie privée que peut poser ce genre de technologie, reposant sur l’agrégation d’un volume important de données. Comme toujours les RH devront trouver l’équilibre éthique dans le choix des technologies qu’ils utiliseront.
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